Pris dans un flot de pensées insatiable de son temps, Markus faisait les cents pas à en user le plancher du si grand appartement qu’occupait l’ambassadeur d’Australie. Il marchait ainsi le regard dans le vide, les mains tendues et joueuse signe de son agacement du moment qui ne faisait que prendre de l’ampleur. D’ailleurs il suffit de quelques slaloms entre les meubles en trop pour que le Serrakins se fige devant cette baie vitrée qui surplombait alors une Perth endormie. C’était une de ces nuits particulièrement sombre, où seule brillaient au sol les lumières de la ville, un moment parfait pour que Markus ne puisse apercevoir dans cette vitre que le reflet de son visage buriné par la fatigue. Ses cernes noirs, ses rides creusées par des préoccupations dévorantes suffirent alors à lui rappeler la pourriture de sa situation. C’était la goutte d’eau de trop et le Serrakins laissa éclater sa colère à sa manière. Pas un mot, pas un mouvement brusque, il se contenta de se retourner vers salon, d’y agripper la première chose lui passant sous la main – pour le coup une simple table basse en carbone– pour enfin finir par la balancer de toute ses forces à travers le verre qui trente seconde plus tôt l’avait ramené trop près de ce qu’il préférait oublier.
Le choc fut brutal voir fracassant et sans résistance la vitre explosa dans un torrent de débris qui accompagnèrent la chute du meuble sur plusieurs étages pour finir éclater au sol. Au bord du vide, l’ambassadeur regardait son œuvre et soupirait profondément. Pourquoi cet accès de colère me demanderez-vous. La réponse était au final simple, Markus était aujourd’hui plus que jamais seul contre tous et les choses n’allaient pas dans son sens.
Imaginez juste trente secondes. Un Serrakins issu des plus basses classe sociale, de parents eux même ancrés dans ces méandres de la société et pourtant un enfant qui était plein de talents et qui le savait. Un simple gamin qui avait trouvé l’écho de son destin dans une simple passation de pouvoir où il se voyait déjà un jour protagoniste. Une vie passée à écraser les autres pour mieux avancer, sans compromis, sans jamais se retourner sur ses actes. Oui la vie de Markus avait jusque-là été une ascension spectaculaire que personne n’avait vu venir et que personne n’avait su arrêter. Oui, il avait fait bien du chemin depuis ses débuts à Hallanka. Et tout ça pour quoi ? Pour qu’un jour on le choppe dans un couloir, qu’on lui parle d’une planète lointaine sur laquelle on ne tarderait pas à retourner pour y reprendre notre droit. Un monde vierge où les esprits ambitieux et doués pouvaient se faire une place et ça … Quel que soit leur misérable origine lui avait on dit.
Alors bien sûr il n’avait pas hésité une moindre seconde et s’y était embarqué directement. Il était même parmi les premiers de la classe politique à faire quelques pas sur un sol pollué et massacré par quelques larves qui se croyaient chez eux. Qui croyaient pouvoir barrer la route aux véritables maîtres de ce monde et à ses propres ambitions. Personne ne lui barrait le passage et ces humains ne feraient pas exception à la règle.
Bon soyons honnête ses débuts ici furent glorieux, toujours premier dans les délégations diplomatique, enflammé dans ses discours sur la soumission de ceux qu’il appelait les parasites, mobilisateurs de conscience et de réactions. Markus était l’un des porteurs du mouvement hostile aux rampants qui pullulaient sur leur planète et c’est sans peine qu’il réussit à se faire remarquer par quelques pontes hautement placées qui partageaient ses idées. Mais ça, ce ne fut hélas pas forcément suffisant et lui qui prônait à l’époque une extermination pure et simple dû se soumettre à la décision de laisser aux humains une chance de survie. Mais qu’importe s’il avait perdu ce débat, il avait de toute manière atteint son objectif principal au grand regret de ses détracteur. Il s’était fait sa place, il avait été nommé ambassadeur … Ce mot sonnait tellement bien, tellement justement à son écoute qu’il se mit directement à l’aimer à s’en montrer digne jusqu’à faire régner la terreur dans ses propres rangs. Entre ses mains, l’Australie serait plus grande que jamais.
Mais voilà, tout ne se passa pas exactement comme prévu. Il avait été trop sûr de lui, trop arrogant peut être. Il s’était fait beaucoup trop d’ennemi parmi son propre peuple et ne parlons pas des humains qui auraient sûrement bien mis sa tête sur un pique à la première occasion. Tout le monde voulait sa mort, tout le monde l’épiait depuis l’ombre avec un sourire hypocrite, attendant un faux pas qui lui serait fatale. Et ce fut le début de cette infime rébellion parasite.
Tout s’enchaina à une allure incroyable, les premières fuites de Shërbyes apparurent, puis des attentats, de petites manifestations juste ce qu’il fallait pour mettre en péril la légitimité de l’ambassadeur, juste ce qu’il fallait pour que beaucoup l’accusent d’incompétences par pur jalousie, pas ambition. Juste pour le faire sombrer ! Mais il tiendrait, il tiendrait face à ces calomnies qui hélas commencent à remonter dans les plus hautes sphères et il prouverait au monde de quoi il était capable et surtout ce que subissent ses ennemis.
Il était là, perché à des centaines de mètres de haut devant sa fenêtre éventrés, face à cette ville où beaucoup voulaient le voir chuter. Une colère noire parcourait ses veines, faisait battre son cœur, son souffle même trahissait une haine profonde mais son esprit lui était enfin clair. Il était arrivé jusqu’ici après une vie de labeur et personne jamais ne le mettra à terre.
\o ➤alias o/ Je suis timide et je n’aime pas parlé de moi donc pour vous, ça sera juste Markus si ça ne dérange personne ^^ . (En même temps je ne laisse pas trop le choix) Mais sinon disons juste 21 ans je suis un homme (Oui bizarre je sais) et voilà voilà j’ai vu de la lumière et j’ai trouvé ça pas mal donc je suis rentré.